À l’occasion de la commémoration liturgique du Bienheureux père Francesco Spoto, et dans le contexte du centenaire de sa naissance et de son baptême ainsi que du 60e anniversaire de son martyre, moi, Manolo Frias Silván, j’ai donné mon oui définitif au Seigneur. Le rite a eu lieu au cours de la Sainte Messe présidée par l’archevêque Vincenzo Bertolone, archevêque émérite de Catanzaro-Squillace, à la paroisse Santa Maria della Perseveranza, à Rome.
Le « suis-moi » que Jésus-Christ adresse à tout celui qu’il appelle à le suivre n’est pas un impératif mais une invitation qui sollicite une réponse libre de la part de l’appelé, car il a dit : « Si quelqu’un veut venir à ma suite qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix e qu’il me suive » (Mt 16, 24). En effet, « Suis-moi » est également la parole adressée à saint Matthieu (Lévi), qui était assis sur le banc des contribuables et qui, pendant qu’il faisait ce travail, a été appelé par le Seigneur. Moi aussi, j’ai dû abandonner un travail en rapport avec les impôts et l’argent. Je dois avouer que la réponse à cet appel n’a été ni immédiate ni facile, mais avec l’aide de quelques prêtres et religieuses, j’ai donné mon premier « oui ».
En mûrissant dans ce processus de maturation à partir de ce premier « oui », j’ai parfois demandé au Seigneur : « Pourquoi m’as-tu choisi ? Et par l’Écriture Sainte, il m’a répondu : « Dieu a choisi ce qui est fou dans le monde pour confondre les sages, Dieu a choisi ce qui est faible dans le monde pour confondre les forts, Dieu a choisi ce qui est méprisé dans le monde, et ce qui n’est rien, pour réduire à rien ce qui est, afin que nul ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor 1, 27-29). Et encore, devant ma faiblesse, sa fidélité et sa miséricorde : « Ma grâce te suffit, car ma puissance se manifeste pleinement dans la faiblesse » (2Cor 12,9).
De l’homélie de Monseigneur Vincenzo Bertolone, je voudrais citer une petite pensée concernant les vœux :
«Les vœux ne sont pas des abstractions, mais la vie divine en nous. Ils sont trois, mais ils indiquent le tout, parce qu’ils reprennent toute la vie dans tous ses aspects et ses détails. Nous suivons les conseils évangéliques pour libérer nos mains (pauvreté), libérer notre cœur et notre corps (chasteté), libérer notre liberté (obéissance). Être libre intérieurement et libre de l’avoir, du pouvoir et de l’orgueil, de l’amour égoïste et possessif et des désirs insensés».
Le Seigneur m’a amené à ce moment de mon oui définitif, que l’on appelle « profession perpétuelle », mais dans lequel le plus important est que le Seigneur accepte mon offrande et me fait la promesse qu’il sera toujours avec moi, que sa parole ne manquera jamais.
Il voulait aussi me montrer le charisme de la famille Cusmanienne, l’héritage du Bienheureux Père Giacomo Cusmano, un homme de Dieu qui savait reconnaître Jésus-Christ dans les pauvres, les malades, les rejetés de la société. Sur ses traces, j’ai décidé de consacrer ma vie au service du Royaume des Cieux, plus particulièrement dans le soin spirituel et corporel des pauvres. C’est Dieu qui a fait en sorte que ma première profession religieuse des vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance ait lieu le 24 septembre et que, quatre ans plus tard, je fasse la profession perpétuelle, afin que, éclairé par l’exemple et le témoignage du martyr, le Père Spoto, je comprenne jusqu’où je dois renoncer, jusqu’où je dois offrir ma vie.
Je suis conscient qu’avec la profession perpétuelle des vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, mon processus de formation ne s’achève pas, mais m’ouvre et me conduit à de nombreux autres défis que, confiant dans la grâce et l’aide de Dieu, je devrai affronter.
Priez pour nous, les personnes consacrées, afin que le Seigneur nous donne la grâce de vivre comme de véritables témoins de son amour au milieu du monde, en aimant et en servant Jésus-Christ dans la personne de nos plus petits frères et sœurs.
Fr. Manolo Frias Silván